L’humain parle aux objets, à travers eux, par eux, avec eux… depuis aussi loin qu’il les produit. Le vingtième siècle a vu émerger le téléphone comme objet emblématique de ce fait. À l’heure où les téléphones deviennent nos yeux et nos oreilles aux autres coins du monde de l’information, ils se mettent à nous parler, par eux-mêmes pourrait-on croire. Aujourd’hui, les assistants vocaux (Google Home, Amazon Alexa, etc.) ou enceintes connectées utilisent les mêmes techniques de traitement automatique de la voix alliées à la recherche de données pour trouver les informations demandées.

Pourrait-on imaginer un design sonore nouveau, dont le paysage varierait en fonction de l’heure, de la saison, du temps, des propos ? La voix des assistants vocaux est souvent conçue sur un modèle de neutralité de façon à s’adapter à tous. Pourrait-on imaginer prendre le contre-pied de cette neutralité désincarnée et penser des principes d’interaction qui s’adaptent mieux à l’usager, au contexte ? Par exemple en donnant à ces voix des accents spécifiques, en leur faisant utiliser des vocabulaires populaires… ? Les personnalités des assistants vocaux sont dociles et conciliantes : pourrait-on imaginer des assistants qui deviennent désagréables quand on passe trop de temps avec eux ? Qui nous prennent à partie ? Qui soient attristés par des mauvaises nouvelles ? Avec lesquels nous pourrions nous disputer ? Pourraient-ils jouer des souvenirs sonores de nos interactions ?

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