Les grands soirs

2012

Projet web & presse
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Installations


Les grands soirs est un projet graphique et multimédia qui se propose d’articuler différents espaces de diffusion / représentation (espace médiatique, cyberespace, espace physique).

Un espace publicitaire est acheté dans une revue d’art. Une image dépourvue de tout message / indication publicitaire / commercial occupe cet espace. La seule indication est un lien internet qui renvoie sur une page où un ciel de fin de journée est généré de manière synthétique et pseudo-réaliste.  Sur un fond coloré en dégradé, des nuages plus ou moins sombres défilent lentement en pleine page.

Cette image est générée directement et automatiquement à partir de données issues d’indicateurs boursiers significatifs.

A chaque visite de page, une image enregistre automatiquement l’état du visuel et est stockée sur le serveur.

Le dispositif se prolonge dans l’espace physique. À partir de ces images, un travail de reproduction sérigraphique est engagé. Une image sera choisie par jour et réinterprétée : au traitement réaliste du visuel présent sur le web répondra un traitement laissant une grande place aux trames numériques,  comme trace de l’origine du visuel. Un procédé de réalisation sera mis en place : le dégradé de l’image se transformera en aplat de couleur uniforme lié directement à la technique d’impression. Une trame suffisamment fine laissera la représentation du nuage se boucher et disparaitre. Le tirage sérigraphique se terminera une fois ces 2 états détériorés atteints. L’espace physique d’exposition sera investi par ces tirages.

Entre apocalypse, fin du monde, accélération des données, leur perception, Les grands soirs positionne l’internaute dans une situation réinterprétée des personnages du peintre Caspar Friedrich. Aux perspectives subtilement fausses est substituée une frontalité où la figure humaine est rejetée derrière l’écran. Aux questionnements romantiques sur la position de l’homme dans une Nature immense qui lui échappe répond la position contemporaine de l’usager face à la rapidité des flux, la masse des informations.
Dans cette position ambivalente,  les principes de fabrication de cette image synthétique représentant un environnement naturel échappent aux spectateur.